Ce matin, un article du Journal du Dimanche est apparu dans mon fil d’actualité, indiquant que l’intégration professionnelle des personnes vivant avec un handicap en France demeure très lente. Et même si l’intention de l’article est louable, il utilise encore le terme « handicapé », un mot profondément stigmatisant qui est tombé en désuétude aux États-Unis ainsi que dans plusieurs autres pays de l’Union européenne. Ce terme réduit une personne à une seule caractéristique au lieu de reconnaître l’ensemble de son identité.
Cette question appelle un changement politique et culturel afin de redéfinir la manière dont on désigne ces personnes de façon non stigmatisante. La France pourrait s’inspirer de ses homologues américains et italiens. En Italie, on utilise l’expression "diversamente abili", qui signifie "différemment capables" , une formulation qui reconnaît d’autres forces et d’autres contributions possibles à la société. Aux États-Unis, le terme "handicapped" a été abandonné depuis longtemps. Nous utilisons désormais "disabled" ou "living with a disability", des expressions qui placent l’individu au centre plutôt que la limitation.
Pourtant, la France reste ancrée dans un vocabulaire dépassé et souvent offensant, notamment dans le système éducatif et dans le langage administratif. Et lorsque les mots enseignés aux enfants portent déjà une charge stigmatisante, il devient beaucoup plus difficile de construire ensuite une culture de l’inclusion.
L’espoir est que, à l’avenir, la France repense son approche linguistique du handicap et adopte des termes qui reflètent le respect, la dignité et une compréhension moderne de ces réalités. Actualiser le vocabulaire ne relève pas simplement de la sémantique. C’est une étape nécessaire vers une inclusion réelle.