Après vingt ans de prudence, la FDA lève son avertissement sur l’hormonothérapie : un tournant pour la santé des femmes ?

Publié le 10 novembre 2025 à 19:16

Pendant plus de vingt ans, l’hormonothérapie destinée à traiter les symptômes de la ménopause, y compris les formulations à base d’œstrogènes telles que les comprimés, les patchs et les crèmes, a été assortie d’un « avertissement encadré », la mise en garde la plus stricte que la Food and Drug Administration (FDA) américaine puisse imposer sur l’étiquetage d’un médicament. Cet avertissement signalait clairement aux patientes et aux cliniciens les risques potentiels liés à son utilisation, notamment les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer du sein et la démence.

Cet avertissement encadré a été introduit en 2003 à la suite de l’étude Women’s Health Initiative, qui, à l’époque, suggérait une corrélation entre l’hormonothérapie et plusieurs affections graves. Cependant, des analyses ultérieures ont indiqué que ces résultats ne s’appliquaient peut-être pas à la majorité des femmes utilisant l’hormonothérapie conformément à la prescription. Cette prise de conscience s’explique en grande partie par le fait que les participantes aux études Women’s Health Initiative étaient nettement plus âgées, avec un âge moyen de 63 ans, et que beaucoup étaient déjà bien au-delà de la ménopause au début de leur traitement.

À l’inverse, des études observationnelles ultérieures ont suggéré que les femmes qui commencent une hormonothérapie à un âge plus jeune, généralement avant 60 ans, pourraient présenter des risques moindres que celles qui entament le traitement plus tard. Ces résultats ne font toutefois pas l’unanimité, et l’interaction entre l’âge, le moment du traitement et les effets à long terme reste un sujet d’étude continu.

Cette semaine, la FDA a annoncé qu’elle supprimerait l’avertissement encadré des thérapies hormonales liées à la ménopause. Selon un rapport publié par CNN et les commentaires d’experts interrogés pour l’article, la décision de l’agence reflète la reconnaissance du fait que la mise en garde de 2003 était peut-être trop générale et a pu dissuader les femmes et les professionnels de santé d’envisager des options thérapeutiques potentiellement efficaces.

Certains cliniciens ont salué cette décision comme une correction attendue depuis longtemps d’une stigmatisation vieille de plusieurs décennies. D’autres, en revanche, appellent à la prudence, soulignant que les facteurs politiques et culturels peuvent également influencer la manière dont les risques médicaux sont présentés aux États-Unis.

Reste à savoir si la suppression de l’avertissement encadré s’avérera, à terme, un choix judicieux. Ce qui est certain, toutefois, c’est que cette décision marque un tournant dans la manière dont l’hormonothérapie de la ménopause est perçue et administrée, en soulignant l’importance de soins individualisés et d’une compréhension approfondie, fondée sur des données probantes, de ses risques et de ses bénéfices.